Marie-Pierre Maurer

Marie-Pierre Maurer est née à Saint-Nazaire, ville portuaire reliant l’estuaire de la Loire à l’Océan Atlantique : deux univers contraires donnant sur deux horizons contigus qu’un ciel unique enlace. Ici, l’incessant tumulte des houles rebelles et là, l’apparente nonchalance d’un fleuve qui s’obstine à remonter le temps. Ainsi s’imposera à l’œil de l’adolescente, artiste débutante, ce superbe territoire à dessiner et à peindre. L’immensité au rendez-vous de l’infiniment petit : le trait, le signe, la tache de couleur. 

S’offriront ensuite à l’artiste confirmée la surface de la toile, la réflexion sur le motif, les règles de la perspective, la naissance de l’image, la vision intérieure fruit d’un imaginaire précocement fécond, le long et patient apprentissage de toutes les formes et techniques d’une expression picturale (Marines, Paysages, Tableaux animaliers, Natures mortes, Compositions florales, Nus) couronnée de multiples succès. Le regard pétillant de l’artiste d’aujourd’hui oscille entre un bleu océan et un vert soyeux, selon l’humeur de la météo ou l’émotion à fleur de peau, à fleur de toile en l’occurrence.Marie-Pierre Maurer cultive harmonieusement ses origines maritimes où règnent la lumière, la richesse du prisme chromatique, l’infinie complexité d’une géographie désormais intériorisée. 

L’atelier de Saint-Julien (également école d’art plastique et galerie d’expositions individuelles ou collectives) confirme l’éclatante métamorphose de sa création. Lorsque le réel s’invite, l’insolite le surprend et parfois l’en détourne. La famille des gallinacés a trouvé en ces lieux un perchoir idéal. L’artiste les peint avec autant de rigueur que d’humour, tel ce couple de coqs débonnaires perché parmi des tubes, tuyaux et autres modules savamment élaborés. Nous voici spectateurs des raffineries de pétrole des bords de Loire. Cet hommage à l’industrie de son pays valut à la jeune artiste d’alors son diplôme de l’Ecole des Beaux Arts de Nantes (DNSEP). Aux imposants décors industriels succèdent les figures altières et hiératiques de guerriers orientaux (souvenirs de voyage au Japon) et de personnages dramatiques flamboyants. Visages saisis par une main rapide, gestuelle théâtrale que dicte une passion dévorante : l’Opéra ! Il est vrai qu’entre-temps, Marie-Pierre Maurer s’est spécialisée dans l’art du maquillage de scène.Marie-Claire Bussat-Enevoldsen.

Biographie

Peindre … c’est ma vie.

Immortaliser les ressentis du moment, d’un paysage, d’une lumière … d’une odeur … d’une histoire. Retranscrire le soleil, la couleur, les vibrations, les rythmes, les espaces … Me les approprier. Voir avec un regard différent. Mon défi : aller toujours plus loin.

Les techniques me passionnent, je les aime toutes et les pratique depuis des années à égalité. Mais je vais au delà du faire… l’âme du tableau est importante.

J’éprouve une certaine jouissance quand j’entre dans mon atelier avec ses odeurs, quand je mets mon tablier… Je brûle de peindre. Je respire peinture. Je mange peinture. Je vis peinture. C’est vital.

La jubilation pour la création passera par des moments de profonde concentration. Sentir l’œuvre sous ses mains, sous ses yeux qui prend forme est précieux et me mets dans un état difficilement descriptible avec des mots… C’est pour cela que je peins !

Le métier d’artiste peintre c’est un labeur acharné au quotidien, c’est un art de vivre, c’est un combat de tous les jours. Pas de limite au processus de création, pas de limite dans l’apprentissage des techniques. Pas de retraite !

Les expositions ne sont pas une fin en soi. Exposer c’est s’exposer ! Mais cela permet de faire une pose et de prendre du recul sur son travail.

Marie-Pierre Maurer