Camille Rollier

fragments’

À travers ce travail, j’ai recherché plusieurs aspects contradictoires de la céramique, rendre souple la solidité, la terre dans une apesanteur…. Tout d’abord façonner ma matière jusqu’à sa limite de l’extensibilité, la tirer, l’exploiter jusqu’à la déchirure, apprécier la fissure, la faille pour y voir passer la lumière. Puis tracer une ligne, un chemin à l’oxyde de fer noir, comme pour y marquer la continuité. Lors du séchage, les plaquettes de porcelaine se courbent, se tordent, puis prennent vie par elles-mêmes. Après le passage au four me voilà sous une quantité de petits carreaux qu’il va falloir mettre en scène, trouver le rythme et la cohérence par l’accumulation. Comme une couturière je passe le fil conducteur au travers chacune d’entre elles, ce qui leurs permets d’occuper leur espace, de dialoguer l’une avec l’autre. Les voilà désormais suspendues, aériennes, volatiles, en mouvement… légères et souples. Je décide alors de déposer au sol quelques fragments de terre pour leurs donner un ancrage, leur racine…. Et ainsi créer une liaison entre le haut et le bas, l’histoire et l’avenir… Tout ne tient qu’à un fil…

Installation porcelaine – oxyde de fer Travail à la plaque – Mono-cuisson 1280°